Les produits Naturna, des objets design...
Aujourd'hui, nous avons eu envie d'interroger Pol, notre designer, sur son métier et plus spécialement sur la façon dont il travaille pour Naturna...
C'est quoi un designer?
" Un designer, c’est une femme ou un homme avant tout curieux et créatif. Il y a plein de sortes de designers. Il y a des designers très proches de l’artisanat, qui vont créer des objets ou du mobilier et qui vont les produire eux-mêmes. Il y a des designers qui vont être très techniques, voire qui ont des doubles compétences de designer et d’ingénieur. Il y a des designers très spécialisés aussi, qui ne vont créer que du mobilier, que de l'électroménager ou que des automobiles.
Pour ma part, je suis bien trop curieux pour être spécialisé ! J’aime créer plein de choses différentes, comme des enceintes, du matériel de sport, de la maroquinerie, des jouets ou du matériel de puériculture… Et puis, j’aime le travail de groupe. Un designer doit savoir comprendre les besoins commerciaux, exprimés par les personnes du marketing, et trouver des solutions techniques en lien avec les bureaux d’études, les ingénieurs. On fait partie d’une chaîne de personnes qui mettent leurs compétences en commun pour créer un objet !
Quand on crée un nouveau produit, le designer ne s’intéresse pas uniquement à l’esthétique. On doit prendre en compte beaucoup de paramètres : les techniques de fabrication, les besoins d’un marché, ce qui peut être accepté selon l’époque, l’ergonomie, voire même les questions sociales. Aujourd’hui plus que jamais on doit aussi prendre en compte les impacts écologiques de nos créations (est ce que cet objet est vraiment nécessaire ? Comment réduire la matière utilisée ? Comment éviter ou diminuer au maximum le plastique ? Quelle est la durée de vie de mon produit ? Que va-t-il devenir en fin de vie ? Peut-il être démantelé, etc…) Et enfin, toutes ces réflexions sont traduites dans le concret par des formes réfléchies et esthétiques. D'ailleurs le mot “design” se traduit en français par del double sens “dessin” ou “dessein” ! "
A quel âge avez-vous eu envie de devenir designer et pourquoi ?
" J’ai toujours voulu être « dessinateur ». J’ai fait un lycée d’Arts Appliqués sans savoir sur quel métier ça allait déboucher. Je m’imaginais plus illustrateur peut-être. Et puis ces premières études m’ont fait découvrir le design produit, qui m’a enthousiasmé. Alors je suis allé à Paris faire un BTS Assistant en Création Industrielle et enfin une école de design à Milan, en Italie. Tout ça s’est fait assez naturellement.
Mais aujourd’hui, je dessine encore beaucoup, je fais aussi beaucoup de graphisme, un métier voisin du design industriel car cela demande les mêmes processus créatifs et beaucoup d’outils similaires. Ce sont des métiers très complémentaires. Par exemple, sur un objet, on peut avoir un dessin, ou un motif répété et on a souvent besoin d’un packaging. "
Faut-il avoir des aptitudes particulières au départ pour faire ce métier ?
" Ce que je dis aux étudiants que je rencontre, c’est que la première des choses à avoir c’est la passion. C’est un métier passion ! Ce n’est pas un métier qu’on fait 8 par jour et on ferme la porte. Les idées peuvent venir sous la douche, en s’endormant, ou au milieu d’un repas de famille…
Comme je l’ai déjà dit, il faut être curieux, ouvert, empathique. Le designer est une éponge. On va catalyser tout un tas de sensations, de ressentis que le client n'exprimera peut-être pas avec des mots. "
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de designer ?
" Dans la phase de conception, c’est quand on peaufine les détails… Il n’y a plus l’angoisse de la feuille blanche, on est dans le travail d’équipe où chacun apporte son savoir-faire, je crois que c’est le moment du projet que j’aime le plus. Je me souviens de discussions très techniques de demi millimètres avec des ingénieurs d’études pour des raquettes de tennis, où nous cherchions le bon compromis entre la performance de l’objet et l’esthétique et une autre fois avec un autre bureau d’étude où, à force de discussions et de compromis nous avons trouvé des solutions pour la création d’une enceinte que nous n’aurions pas pu imaginer seuls, ni comme designer, ni comme ingénieur. C’est le travail commun qui a permis le succès de ce produit."
Hormis les normes de sécurité, y-a-t-il des aspects particuliers dont il faut tenir compte pour concevoir des articles de puériculture (formes, couleurs, etc… ?)
" Le monde de la puériculture est très particulier, très sensible ! Les formes, les motifs utilisés, les couleurs, l’aspect, tout est très subtile et chaque détail peut faire le succès ou le flop d’un produit. Il faut aussi savoir être innovant sans être trop loin du marché. On marche tout le temps sur des oeufs ! "
Parlez-nous de votre collaboration avec Naturna et du transat Leaf dont vous êtes le concepteur
" Les premières esquisses datent de 2011 ! Je voulais créer un petit nid, que l’enfant soit enveloppé dans son transat, protégé. C’est pourquoi j’ai imaginé cette coque, cette deuxième peau qui entoure le coussin.
J’étais alors tout jeune papa, donc je voyais bien les besoins d’un transat. Entre cette coque et le coussin, il est aussi facile d’y glisser un lange, un biberon, une tétine… pour les avoir toujours sous la main !
Ensuite, j’ai imaginé la balancelle, qui est une fonction qui me semblait très importante. Je voulais qu’elle ne prenne pas trop de place, soit résistante, simple à fabriquer et à monter. C’est pourquoi j’ai créé ce A en 4 morceaux de bois assemblés en mi-bois.
Voilà, c’est un objet que l’enfant peut garder de sa naissance et pendant des années, comme un petit fauteuil dans sa chambre. C’est aussi ça un produit écologique : un produit qui peut servir longtemps, qui s’adapte aux besoins ! "